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Du 18 au 26 janvier 2019, Marie José Picard-Mendiboure et Christophe Lambert en mission au Burkina-Faso

Compte-rendu de la mission au Burkina Faso :

Vendredi :

Départ de Roissy CDG à 13h15, arrivée Ouagadougou 22h, heure locale, soit 1h de moins qu’en France, avec escale à Accra au Ghana. Souleymane Ag Rissa, notre correspondant et ami, nous attend avec le véhicule pour nous conduire chez lui, notre résidence à Ouagadougou ...

Samedi :

Nous prenons la direction de Ziniaré, à 40km de Ouagadougou, province de l’Oubritenga. Accueil à la mairie de Ziniaré par Monsieur le Secrétaire Général et Monsieur Badini Lassané, notre ami et partenaire, inspecteur chef de la circonscription de l’Education de Base du secteur, puis départ vers le village, en brousse, de Moyargo.

Que d’émotions à notre arrivée, tout le village nous attendait, des plus petits aux plus âgés, avec danses et chants ; puis nous nous sommes retrouvés afin de nous présenter, échanger sur l’association, discours des autorités présentes en moré (langue locale) pour la population puis en français. Après ces moments officiels nous avons débattu avec les différents acteurs de la vie de l’école, Parents d’élèves (les papas) et les Mères Educatrices (les mamans), les souhaits exprimés vont vers la réalisation d’un local pour une cantine scolaire, l’électrification solaire des salles de classe, des latrines pour les enseignants et l’acquisition de matériel scolaire. Ce village a également un gros problème d’eau, les forages existants sont impropres à la consommation, en cause un excès de potassium.

Et enfin l’inauguration du bâtiment construit, avec coupure du ruban et remise des clés à Monsieur le Maire de Moyargo. C’est à regret que nous avons quitté le village avec le souhait de poursuivre notre action sur le chemin de l’école…

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Dimanche :

Rencontre et déjeuner avec nos partenaires et amis

Lundi :

Retour à l’école, mais cette fois-ci en périphérie d’Ouagadougou, l’école «Naba Yanfo » à la rencontre de notre amie enseignante Elisabeth Kaboré. Encore un accueil chaleureux et enthousiaste dans chaque classe, qui comptent en moyenne plus de 80 élèves et certaines dépassant les 100 enfants. Les travaux réalisés dans la bibliothèque permettent enfin une gestion optimale du lieu, sans poussière avec une ventilation indispensable en période de fortes chaleurs qui dépassent régulièrement les 40 degrés ! Le Directeur et toute l’équipe éducative nous ont chargés de transmettre à l’ensemble des membres du Conseil d’Administration et aux adhérents d’ADEB toute leur amitié et un grand merci pour ce précieux soutien.

Il nous reste maintenant à renouveler l’apport de livres, romans, documentaires ainsi qu’un soutien pour la cotation et l’équipement. Nous allons nous rapprocher des associations Biblio nef et Bibliothèque sans frontière. Il est aussi important de valoriser les maisons d’éditions locales en aidant à l’acquisition des ouvrages édités sur place. Cette bibliothèque contribue à favoriser une école de qualité, permettant la mise en place de nouveaux projets au sein de l’école.

Un petit rappel sur l’école au Burkina Faso : chaque école primaire compte 6 classes soit une de plus que chez nous. Il y a 2 années de CP permettant ainsi l’apprentissage du Français (langue officielle éducative et administrative) qui n’est pas la langue maternelle. Le pays compte plus de 60 ethnies différentes avec leurs propres langues.

Burkina-Faso__e_cole_Naba_Yandofo.png

Mardi, Mercredi :

Petite escapade au sud-ouest, vers la Côte d’Ivoire, à la découverte de Bobo-Dioulasso deuxième ville et poumon économique du Burkina Faso, l’autre capitale culturelle du pays. Visite de la Grande Mosquée de Bobo Dioulasso qui est le plus ancien monument du Burkina Faso actuellement en fonction. Elle pratique un islam sunnite.

Le bâtiment est construit en latérite, argile et beurre de karité suivant une architecture de type soudanais. Sa construction, dirigée par Almany Sidiki, a débuté en 1870 et a duré 10 ans. Son bon état général est dû à un entretien très régulier. Construite au bord du quartier historique de Bobo - Dioulassoba - elle arbore deux grands minarets et 65 piliers de soutènement ; elle est organisée en couloirs qui se croisent, formant un véritable damier. Les couloirs sont étroits et soutenus par 42 piliers carrés.

Poursuite vers Banfora, ville créée en 1903, capitale de la région des Cascades et de la Province de la Comoé (Pays du Paysan Noir) Ville-carrefour, elle s'est développée grâce à l'industrie de la canne à sucre et qui jouit d’une position géostratégique qui lui donne un rayonnement économique sous régional fort appréciable, lui permettant de transformer et écouler les importantes productions agro-sylvo-pastorales. Région riche en sites exceptionnels nous a permis une ballade dans les canyons et dômes de Fabédougou au milieu des champs de canne à sucre.

Jeudi :

Retour vers Ouagadougou, 8 heures de route avec petite halte à Boromo, mais sans éléphants à l’horizon, pas de chance.

Vendredi :

Nous reprenons la direction de Ziniaré, retrouvant notre ami Lassané Badini afin de découvrir le Village-Opéra et les sculptures sur roches de Laongo.

Burkina-Faso__Villa_Ope_ra_et_son_e_cole.png

Laongo, un havre socio-culturel au cœur de la savane Burkinabè

Laongo est un hameau situé à quelques encablures de la capitale Burkinabè. Il doit sa renommée, principalement, à deux sites d’initiatives privées. Il s’agit du Symposium de sculpture sur granite du promoteur Siriki Ky, ouverte en janvier 1989, et le Village Opéra résultat de l’opiniâtreté de l’Allemand Christoph Schlingensief, dont les travaux ont été lancés en février 2010. Ces œuvres, fruits de deux amoureux des arts et de la culture font ainsi de Laongo une localité connue et reconnue par les nombreux visiteurs du Burkina Faso.

Le Symposium de sculpture sur granite :

Fondée par le sculpteur burkinabè Siriky Ky, la première expédition du symposium a été lancée le 13 janvier 1989 avec un groupe de 18 sculpteurs issus de 13 pays. Depuis lors, des artistes des quatre coins du monde y viennent donner vie à de la pierre. A Laongo, un terrain favorable avec un affleurement de roche granitique y apparaît en discontinus sur une superficie d’environ un kilomètre carré. Ce site naturel est un formidable endroit d’expression où de nombreux artistes africains et d’autres continents y ont laissé leurs empreintes. Le choix est porté sur un granit gris-rosé, se présentant tantôt en boules éparses, tantôt en coupoles. Par endroits, cette roche renferme des enclaves décimétriques de roches « vertes ».

Les sculpteurs invités créent ainsi leurs travaux sur place à l’aide de la roche du site. Certains travaux combinent du granit local et d’autres matériaux tels que le métal. Dans cet univers minéral, au milieu des herbes sèches, jaillissent donc des formes sculpturales à l’occasion de chaque campagne. Venants de différents horizons, les artistes y expriment alors tous leurs talents en laissant leurs marques sur ce sol local du Pays des hommes intègres.

En novembre 2016, après un mois passé à donner des âmes à ces galets et autres caillasses jadis inertes, dix-sept sculpteurs de neuf nationalités ont offert le 11e symposium dans ce site devenu un musée à ciel-ouvert. De leur avis, cette édition a été l’une des meilleurs depuis la première en 1989.

Le Village Opéra, un lieu dynamique où l’art et la vie se rencontrent

C’est une initiative du réalisateur et homme de théâtre allemand Christoph SCHLINGENSIEF (24 octobre 1960 – 21 août 2010). “Apprendre de l’Afrique” : c’est la vision qui a inspiré le géniteur du projet « Village Opéra » de Ziniaré. L’idée de réaliser un tel projet au Burkina Faso réside dans la volonté de l’homme de laisser un témoignage vivant de son combat pour la promotion de la culture dans un pays en développement.   Le projet consiste en la construction d’un palais de festival qui comprend, outre l’édifice principal (un théâtre de 500 places), d’autres infrastructures telles que des salles de rencontres, de formation, une école, des centres de santé et d’hébergement. Il s’agit d’une invitation à la réflexion sur l’art et la vie en général.

À la mort de Christoph Schlingensief le 21 août 2010, quelques mois après le lancement des travaux, sa veuve, Aino Laberenz, a poursuivi le projet avec son équipe et continue à superviser la construction du Village Opéra. Conçu par Francis Kéré, architecte burkinabè résidant en Allemagne.

Place des fêtes : le modèle en forme d’escargot est une image symbole de la lente croissance d’un gros organisme, qui trace ses propres chemins, difficilement prévisibles. La place centrale est ainsi d’abord une sorte de place du marché. Les enfants et les adultes qui vivent et travaillent au village doivent, durant la phase de croissance du village-opéra avoir un lieu central et commun de rencontre et d’échange. Ainsi l’Opéra trouve dès sa construction un environnement susceptible d’interagir avec lui.

Construit par la population locale qui a suivi une formation en construction, qui valorise la climatisation, en utilisant ses matériaux de construction spécialement développés, le village de l'Opéra est sur un site de 12 hectares sur une petite élévation à Laongo, à une heure de voiture de la capitale du Burkina Faso et surplombant le paysage ouest-africain de la zone sahélienne.

Les modules de base simples, qui varient en qualité et fonction selon l'équipement qu'ils logent, comprennent le village entier. La plupart de ces modules sont auto-construits. Des matériaux locaux tels que l'argile, la latérite, les briques de ciment, le bois de gomme et l'argile sont utilisés pour la construction. Pour les éléments de renforcement tels que les poutres, les colonnes, les anneaux et les fondations, le béton sera utilisé. En raison des murs massifs et du grand surplomb des toits, la climatisation est écartée dans la plupart des bâtiments.

Les objectifs :

  • Contribuer au développement de l’éducation artistique à l’école primaire, à la promotion de la formation, de la production et des échanges artistiques et culturels au Burkina Faso.
  • Développer chez l’élève de l’école du village Opéra une aptitude aux pratiques et aux langages artistiques ;
  • Offrir un cadre de production, de diffusion et de promotion d'œuvres dans les arts du spectacle, de l'audiovisuel et des arts plastiques en mettant en place un mécanisme original de communication afin de fidéliser et rallier un plus large public.
  • Promouvoir la formation/professionnalisation et l’émulation artistiques dans les arts du spectacle, de l'audiovisuel et des arts plastiques au profit des professionnels, des jeunes et de tous les amateurs d’art de la région du plateau central.

Par ailleurs, le Village Opéra est accompagnée par des personnalités du monde culturel depuis son début. Il s’agit notamment de :


Samedi :

Dernière journée ! Il nous faut refaire et peser les sacs, profiter pleinement de ces instants qui nous restent à partager … le petit déjeuner, le plat de spaghetti-sauce et déguster notre dernière gorgée de « Brakina » avant de prendre la route de l’aéroport.

Encore beaucoup d’émotions !

Enregistrement 17h avec le soleil et une température autour de 32°, 1er décollage pour Accra 19h, puis après escale remonté vers la France, atterrissage Paris CDG dimanche 6h pour aller vers le gris, le vent, la pluie mais tout va bien, nous allons vous retrouver et partager les grands moments du voyage et vous redonner l’envie d’y retourner.

Bien solidairement,
Marie Jo et Christophe

Pour info vous pouvez télécharger ci-dessous le discours par procuration de Michel Mendiboure, Président de l'ADEB, pour l'inauguration de l'école de Moyargo :

DIscours de M. Mendiboure - janvier 2019 - Inauguration de l(école de Moyargo

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